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La Ferme Abitibienne de Palmarolle

Depuis bientôt un an, la région a donc accès à ce qui se fait de mieux dans l’agneau au Québec. Située à Palmarolle, la Ferme Abitibienne commence à commercialiser cette viande juteuse et délicate dans les marchés publics de la région.

« On s’entend que la ferme est encore une ferme commerciale. Notre revenu, c’est encore l’agneau vendu à l’abattoir. On n’est pas mal pris avec nos agneaux qu’il faut absolument vendre sur le marché local. On l’a, on l’offre, si les gens le veulent tant mieux, ça nous fait plaisir et ça nous motive ! La plupart du temps, les gens l’aiment, on a des bons commentaires », explique Bruno Lemieux, qui a longtemps pensé que l’agneau ne serait qu’un tremplin vers la production bovine.

« J’avais étudié en bovin de boucherie. Mais ici, ça me semblait un peu restreint au niveau des terres. Je voulais reprendre la ferme ici, mais les terres autour sont toutes occupées », poursuit l’agriculteur qui mentionne que sa conjointe a aussi craqué devant la douceur de cette petite bête, bifurquant même de sa carrière en évaluation en bâtiment pour suivre un cours en gestion d’entreprise agricole afin de se joindre à l’entreprise familiale.

Voyager par les papilles

Émilie et Bruno disent d’ailleurs cheminer avec la clientèle pour découvrir diverses façons d’apprêter cette viande réputée pour sa tendreté et son côté juteux. « Quand le monde a des recettes spéciales, ils nous en parlent et moi, je m’informe », fait valoir Émilie qui recommande aussi d’aller lorgner sur le site des Éleveurs ovins du Québec, Agneau Québec, pour trouver de l’inspiration en cuisine.

« Il y a de tout, pas de gaspillage : de la saucisse, des bons jarrets. Ça, on ne connaissait pas ça, on l’a découvert cette année en même temps que les clients et c’est vraiment bon! », poursuit-elle, précisant qu’il s’agit aussi d’une bonne façon de voyager dans l’assiette puisque, de la moussaka grecque à la tajine aux pruneaux et aux amandes en passant par le traditionnel carré en croûte d’herbes, l’agneau est consommé partout dans le monde.

Fait à noter, la vaste majorité de l’agneau produit au Québec respecte d’ailleurs le cahier de charges de la viande halal, notent les agriculteurs, qui précisent cependant que cette niche est difficile à percer dans la structure actuelle du marché.

©️Goûtez AT – Christian Leduc

Un des meilleurs élevages au Québec

Et si l’agneau de Charlevoix dispose d’une indication géographique protégée (IGP) et que la Gaspésie a son agneau nourri aux algues, l’agneau produit à Palmarolle n’a pas à rougir devant la compétition. Au cours des deux dernières années, la Ferme Abitibienne s’est retrouvée sur la courte liste des prix Élite de mise en marché de l’Agence de vente des agneaux lourds.

« Ça fait deux fois qu’on fait partie du top 3. C’est l’fun, nous autres, ça nous remplit de fierté. Et c’est un peu pour ça aussi qu’on a commencé à le vendre régionalement. On trouvait ça de valeur d’avoir ces mentions-là et que personne ne puisse en profiter. Et ceux qui reviennent dans nos congélateurs, c’est l’élite [qu’on a sélectionnée]. Les autres se retrouvent au IGA! », souligne Bruno Lemieux, un brin narquois, précisant qu’il a un petit faible pour la côtelette d’agneau.

Cette viande se prête tant aux grandes occasions qu’aux soupers de semaine selon Émilie et Bruno qui ont accueilli les curieux avec des burgers d’agneau lors des Portes ouvertes de l’UPA en septembre dernier. « Ça doit être quand même rare en Abitibi que plus de 350 personnes consomment de l’agneau dans la même journée! », se réjouit Bruno Lemieux, qui précise que plusieurs visiteurs séduits sont repartis avec un paquet de viande surgelée.

Après les saucisses, le jerky et la viande fumée (smoked meat) d’agneau, le couple multiplie d’ailleurs les efforts pour trouver de nouvelles manières de transformer la viande afin de minimiser les pertes. « On caresse par exemple l’idée de confectionner un pâté de foie made in Abitibi. On travaille là-dessus, mais on n’a pas trouvé LA recette qui serait à notre goût », note Bruno Lemieux.

Qui sait, avec un peu de chance, peut-être sera-t-elle à point pour les marchés de Noël qui s’amorcent bientôt dans la région?

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