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Pour des nouvelles gourmandes
Ferme Lunick : dans les patates depuis 4 générations
Les récoltes vont se poursuivre jusqu’à la fin octobre, mais déjà, la Ferme Lunick réfléchit aux plans de culture de la prochaine saison qui, en plus des pommes de terres qui font sa renommée, devraient voir quelques nouveautés s’ajouter au menu.

©Goûtez AT – Christian Leduc
Gratin dauphinois, pommes de terre en robe de chambre, frites croustillantes, patates pilées bien beurrées : chez les Baril, les patates sont une histoire de famille. Depuis quatre générations qu’elle est dans les patates, la Ferme Lunick fait non seulement la fierté du Témiscamingue et de toutes les tables de la région, mais elle approvisionne les marchés d’un océan à l’autre et même au-delà des frontières.
« Jean-Luc et Nicole ont des vieilles photos de ça, dans le temps. Quand Jean-Luc était petit gars, les patates allaient dans la cave de la maison. Il a été fort avec la croissance de l’entreprise, il n’y avait pas de limite pour lui. Et c’est vraiment cool quand tu compares leur mini-entrepôt de patates avec ce que c’est devenu aujourd’hui. C’est capotant. C’est vraiment une fierté de continuer », lance Mike Lafontaine, qui parle de son beau-père Jean-Luc Baril comme du « capitaine » qui veille encore avec bienveillance sur la relève.
« La Ferme Lunick approvisionne les marchés d’un océan à l’autre et même au-delà des frontières. »

Arracheuse de pommes de terre. ©Goûtez AT – Christian Leduc
Mais la quatrième génération, qui a échelonné la transition avec ses prédécesseurs pendant plusieurs années, ne chôme pas pour autant. À preuve, au cours des dix dernières années, l’entreprise s’est dotée d’un tout nouveau centre d’emballage, d’une arracheuse à la fine pointe de la technologie, de trois entrepôts réfrigérés à atmosphère contrôlé et vient tout juste d’ajouter une troisième ligne de lavage et de se procurer un nouveau semoir, des investissements de plusieurs millions de dollars qui contribuent à accroître le rendement, énumère le directeur des opérations, Mike Lafontaine.
Le créole unique de Lunick
Tout est en place pour que les chaînes de production puissent rouler 24 heures sur 24, poursuit celui qui a pris les commandes de l’entreprise avec sa conjointe Fanny Baril et l’employé de longue date, Jacques Langlois.
« En ce moment, ce n’est pas 24 heures sur 24, mais ça va commencer quand on va avoir fini de récolter [vers la fin octobre, début novembre]. Et avec la nouvelle ligne de lavage, c’est beaucoup plus efficace : on lavait 20 000 livres à l’heure et la nouvelle machine est capable de laver jusqu’à 240 000 livres de patates à l’heure », précise-t-il, mentionnant que cette acquisition réalisée l’été dernier permet de rêver à de nouvelles perspectives de croissance.
Cette croissance au cours de la dernière décennie n’aurait pas été possible sans l’apport d’une vingtaine de travailleurs étrangers, renchérit Fanny Baril, qui s’occupe entre autres des ressources humaines. « C’était une première en 2016 quand on a commencé les démarches et qu’en 2017 on a eu deux Mexicains. Aujourd’hui, on est rendus à une vingtaine. C’était l’évolution, de s’adapter avec ces gens-là, et maintenant on est comme une grosse famille », dit-elle, précisant que deux mécaniciens tunisiens ont nouvellement rejoint les rangs et apportent davantage de français aux accents maghrébins au créole français-anglais-espagnol développé au sein de l’équipe de travail.

Fanny Baril, Jacques Langlois et Mike Lafontaine, propriétaires de la Ferme Lunick. ©Goûtez AT – Christian Leduc
Des nouveautés au menu
La Ferme Lunick caresse le projet de faire de la transformation un jour : Mike garde dans les tiroirs un projet de frites, mais il évalue qu’il faudrait doubler les volumes actuels pour que l’exercice soit rentable. Il se console en pensant à toutes les patates, frites sauce et autres poutines consommées dans la région en période estivale.
« Le festival Western, la Foire gourmande : ce sont nos pommes de terre. Il faut garder quand même un gros volume pour les poutines de festival. Mais ça n’empêche pas le monde de m’appeler tous les jours, sept jours semaine pour demander des patates », illustre-t-il, s’étonnant encore que des expatriés du Témiscamingue, jusqu’à Banff, lui téléphonent parce qu’ils n’en reviennent pas de retrouver des patates de St-Eugène-de-Guigues jusque dans l’Ouest canadien.


On trouve les pommes de terre de St-Eugène-de-Guigues jusque dans l’Ouest canadien. ©Goûtez AT – Christian Leduc
Et les raisons de se réjouir pourraient être multipliées. Car après des résultats étonnants avec des navets qui étaient initialement cultivés comme engrais verts, de nouveaux légumes destinés à la consommation humaine devraient s’ajouter aux plans de culture de 2026. « Comme c’est là, je vais faire un petit peu d’ail. Et on va faire des tests avec des oignons, du navet et de la betterave. L’année prochaine, on fera juste des mini-parcelles, toutes petites, pour voir si c’est quelque chose qu’on est capables d’intégrer dans notre rotation », laisse-t-il tomber.

