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La Ferme chez Lyne et Sylvain, là où on célèbre la citrouille!
À Lorrainville au Témiscamingue, La Ferme chez Lyne et Sylvain est reconnue pour l’autocueillette de citrouilles qu’elle propose aux familles chaque automne depuis 2016. Mais il n’y a pas que les citrouilles! Goûtez AT vous propose une petite incursion dans l’univers de Lyne Bergeron et de Sylvain Bélanger.
Qu’est-ce que la Ferme chez Lyne et Sylvain?
Lyne: C’est rendu beaucoup de choses! On est une petite ferme maraîchère, on élève des animaux et nous avons un kiosque-boutique ouvert à l’année où on vend plusieurs produits régionaux ainsi que du pain frais et différents produits de boulange que nous cuisinons sur place.
Quand on a acheté la ferme en 2015, on n’avait pas de projet précis. Puis au printemps 2016, on a décidé de semer des citrouilles. Comme j’aime comparer les variétés, j’ai acheté deux enveloppes et on a tout semé. Ça en faisait beaucoup! On en a distribué autour de nous, mais il en restait encore. On a donc créé un événement sur Facebook. Ça a été juste fou! Les gens ont vraiment trippé! L’année suivante, on a recommencé mais de façon mieux planifiée.
Comment votre ferme se distingue des autres fermes de la région?
Sylvain : Par l’autocueillette de citrouilles à grande échelle qui, je crois, est unique en région. Nous ne sommes pas nombreux à cultiver des courges et des citrouilles en grande quantité. Ici, on cultive de 2000 à 3000 citrouilles chaque année.
Quel est votre parcours comme agriculteur?
Sylvain : On a tous les deux grandi sur une ferme. Moi, sur une ferme à bœuf et Lyne sur une ferme laitière.
Lyne : J’ai fait mon baccalauréat en agronomie. À Québec, pendant quatre ans, on habitait sur une ferme de recherche. On avait un grand jardin de 40 pieds par 40 pieds. Le soir, on arrivait de travailler, on allait dans le jardin, on y soupait, on ramassait nos légumes et on les transformait. On faisait ça pour le plaisir parce que la piqûre du jardinage, on l’avait déjà. Quand on a acheté notre terre ici à Lorrainville, il y avait un jardin. On en a rajouté un autre, et puis un autre. Les citrouilles se sont ajoutées et maintenant, on a deux acres de jardin, incluant la citrouille.
En quelques années, l’autocueillette de citrouilles est devenue pratiquement un festival. Comment avez-vous fait pour gérer cette croissance rapide?
Sylvain : La pandémie nous a aidé là-dessus! Avant, on recevait presque 1500 personnes en une seule journée. En 2020, on a dû répartir la cueillette sur plusieurs fins de semaine. C’est devenu vraiment plus facile. Accueillir 300 à 400 visiteurs dans une journée, c’est pas mal plus facile que 1500.
Lyne : Si on n’avait pas nos bénévoles, on ne serait pas là. Chaque automne, ils sont une trentaine à nous prêter main forte les fins de semaine. Quand on offrait l’autocueillette sur une seule journée, on était une soixantaine sur la ferme. Les premières années, on ne produisait pas assez de citrouilles pour la quantité de monde qui venait. Une fois, j’ai même donné nos propres citrouilles à une maman qui était venue d’Abitibi, pour qu’elle ne reparte pas les mains vides. La deuxième année, 50 % des gens qui venaient provenaient de l’Abitibi, maintenant, c’est rendus autour 80 % ou 90 %. Les gens partent d’aussi loin que Senneterre ou Barraute, à quatre heures de route pour venir cueillir une citrouille.
Ici, on cultive de 2000 à 3000 citrouilles chaque année.
Comment s’est développée la boulangerie?
Lyne : À l’automne 2019, j’ai prévenu mes collègues de travail que je ne souhaitais pas revenir afin de me consacrer à la ferme à 100 %. Durant l’hiver, Sylvain et moi avons travaillé sur notre plan d’affaire pour trouver des façons d’aller chercher un revenu suffisant pour compenser mon salaire.
Puis, la pandémie est arrivée, ainsi que l’engouement pour les produits locaux. On en transformait dans la maison mais ce n’était pas suffisant. C’est qu’on en nourrit du monde avec une seule citrouille!
Pendant qu’on travaillait le plan d’affaires, qu’on planifiait notre kiosque et la cuisine, la boulangerie Bred’cel a cessé ses opérations et a mis ses équipements à vendre. Je faisais mon pain depuis longtemps et c’est là que je me suis dit : Des équipements de pain sont à vendre à deux km de chez nous? J’peux pas dire non! On a donc modifié les plans du kiosque!
À quoi ressemble votre horaire?
Sylvain : Je travaille à l’extérieur. De 8 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, je fais l’entretien au Lieu historique national Obadjiwan – Fort Témiscamingue. La ferme, j’y consacre une à trois heures par soir. Et la fin de semaine, on essaie de « clancher » une bonne journée le samedi, pour prendre congé le dimanche… quand on est capables et que la température le permet!
Lyne : Je me lève, je travaille. J’arrête de travailler, je me couche (rire). J’essaie de me garder le lundi parce qu’il faut que je décroche. Je travaille pareil, je vais dans les jardins, je fais de la paperasse, mais c’est du temps à moi. Avant, j’étais capable de rouler jusqu’au coucher du soleil. À l’automne, comme il fait noir plus tôt, on était contents parce que nos journées finissaient plus tôt. L’été, on travaille jusqu’à ce qu’il fasse noir, mais on apprend à ralentir un peu.
Votre plus grande fierté, c’est quoi?
Sylvain : Je pense que c’est l’autocueillette. C’est cool de réunir autant de monde pendant une à trois fins de semaines!
Lyne : C’est toute la magie qui vient avec ces journées-là. Même s’il mouille, tout le monde est heureux. Les gens ne viennent pas acheter une citrouille. Ils viennent vivre une expérience et cueillir du bonheur. Et ils repartent avec du bonheur!
Les gens ne viennent pas acheter une citrouille. Ils viennent vivre une expérience et cueillir du bonheur.
Quel est votre produit chouchou?
Sylvain : (il réfléchit) le petit pain à la citrouille?
Lyne : Après mon gros pain, c’est mon petit pain à la citrouille. Il contient de la purée de citrouille, des graines de citrouille, des graines de lin et il est fait en forme de citrouille!
Avez-vous un coup de cœur pour un produit régional?
Lyne : J’aime beaucoup le guizou de la Ferme NordVie que j’ai découvert il y a onze ans déjà. J’étais enceinte et j’avais déclaré à Sylvie et Normand que le guizou devenait ma boisson officielle de femme enceinte! J’en vend d’ailleurs dans la boutique et je fais aussi une délicieuse sangria sans alcool avec le guizou. J’aime aussi le yogourt aux framboises de Boréalait que je trouve succulent!