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Pour des nouvelles gourmandes

William Pack comme dans Le Pack de saveurs

Un jeune touche-à-tout d’Amos ne lésine pas sur le travail : à l’aube de la vingtaine, William Pack entame le dernier droit de sa technique en gestion et technologies agricoles, possède déjà une terre qu’il remet en culture et son entreprise — Le Pack de Saveurs — est déjà bien connue dans les marchés publics de l’Abitibi-Témiscamingue.

Très jeune, William Pack a déjà la fibre entrepreneuriale. « Il a commencé à faire du commerce à 12 ans, il était allé chercher des poules dans les Laurentides pour les revendre pour pouvoir s’acheter une tente-roulotte! », témoigne sa mère Annie Desrochers, professeur en foresterie à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT).

Le jeune entrepreneur confirme qu’il a rapidement su qu’il voulait être son propre patron. « Travailler pour quelqu’un, j’avais déjà fait ça, mais ça ne m’intéressait comme pas. On aimait bien jardiner, transformer, on aidait d’autres agriculteurs autour — pour de l’ail, plein de petites affaires. Et on s’est dit : ‘‘Pourquoi qu’on part pas notre affaire?’’ On sait comment ça se fait, on est capable de le faire nous même », dit-il.

Car le travail ne fait pas peur à William Pack. Véritable couteau-suisse, le jeune entrepreneur cultive, cueille, cuisine et construit depuis aussi loin qu’il se rappelle. Cet été, il a non seulement remis en culture la terre qu’il a acquise l’année dernière, mais il a aussi construit un entrepôt pour le bois de poêle et le séchage de l’ail, entretenu le jardin familial et tenu le kiosque du Pack des Saveurs… et cueilli des champignons — quand il lui restait du temps après ses journées de 12 heures.

(photo Christian Leduc)

« C’est juste venu naturellement. Depuis toujours, ça a été comme ça pour moi, de partir sur une track et que si je me plante, je me plante et si ça marche, ça marche, explique celui qui à 16 ans, semait un millier de plants de citrouilles en vue de les vendre, mais aussi de développer de nouveaux produits comme la confiture qui ravit depuis les habitués du Pack des Saveurs. Depuis que je suis petit, on n’avait pas de télé à la maison, pas d’écran. Si on partait la radio, c’était une grosse journée d’électronique. Donc, c’était tout le temps d’être dehors et de partir sur des projets et de faire quelque chose du temps, d’être productifs. »

Des étés productifs, même au chalet

Dès son plus jeune âge, le jeune homme passe donc le plus clair de son temps dehors. C’est d’ailleurs au chalet, dans les environs de Senneterre, que l’intérêt pour la cueillette commence. « Les champignons, on en voyait tout le temps plein, des produits forestiers aussi. Il y a plein de choses qu’on voyait tout le temps et pour lesquelles on se disait ça se mange sûrement, mais on ne connaissait pas ça », se souvient-il.

Sa mère a donc la bonne idée d’emmener toute la famille à la sortie Champignons en fête qui était organisée jadis à St-Mathieu-d’Harricana. L’événement agit comme un déclencheur pour la mise sur pied de l’entreprise le Pack de Saveurs, qui a aussi pour objectif de valoriser les produits forestiers non ligneux.

(photo Christian Leduc)

« Ça un peu commencé là. Parce qu’on en cueille, on en cueille, mais on ne peut pas tout manger. Et c’est sûr que de connaître un peu les genres de forêts, ça aide — j’ai fait biologie, pas foresterie. Donc je connais quand même la base de l’agriculture aussi. La sylviculture intensive que je fais au travail, c’est de l’agriculture avec des arbres, c’est un peu la même chose », fait valoir Annie Desrochers.

Cœurs de quenouille et boutons de marguerite marinés, champignons frais, œufs de caille : c’est aussi à partir de ce moment qu’entre en jeu la transformation. Petit à petit, Le Pack de saveurs élargit aussi son offre avec des produits de boulangerie, dont les fameux churros, « qui partent en cinq minutes », et les bagels style Montréal « avec une première cuisson à l’eau avec du miel! »

Les jours de marché, William Pack est donc en cuisine dès 7 h pour préparer les churros qu’il considère bien meilleurs lorsqu’ils sont frais. Il cueille ensuite les légumes au jardin et empaquète le tout dans le camion pour être prêt à accueillir les clients du marché dès 11 h.

(photo Christian Leduc)

De la relève inspirée et inspirante

Et en à entendre les projets que William a pour la suite de son entreprise, l’étal du Pack de saveurs à de beaux jours devant lui. Il a déjà triplé la superficie en production aux jardins en faisant l’acquisition de sa propre terre. Et il caresse l’idée d’y implanter des arbustes fruitiers — bleuets, camerises, argousiers, rhubarbe — et autres produits d’appel — comme des asperges — pour garnir son kiosque.

Et sa conjointe originaire de Drummondville, elle aussi relève non traditionnelle, pourrait aussi être tentée de le suivre dans l’aventure et d’implanter son projet de bovins ou de chèvres de boucherie en Abitibi-Témiscamingue.

« Parce qu’elle veut des animaux, mais la partie de s’occuper des champs pour nourrir pour ses animaux ça ne l’intéresse pas nécessairement, tandis que moi ça m’intéresse. Un peu comme moi, ses parents ne sont pas du tout dans le domaine. Et le coût d’achat d’une terre à Amos versus le coût d’achat en Montérégie, ce n’est pas du tout le même. Donc, ça l’intéresse pas mal plus de venir à Amos », espère William Pack.

Quant à Annie Desrochers, l’universitaire titulaire d’un post-doctorat regrette-t-elle que son fils ait choisi une voie technique plutôt qu’un parcours universitaire? « Pas du tout! J’ai toujours dit à mes étudiants, à mes enfants : ‘‘faites ce que vous aimez dans la vie parce que la vie est courte, il faut faire ce que l’on aime’’. »

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