Blogue et articles
Pour des nouvelles gourmandes
Manger des légumes d’ici 12 mois par année
L’odeur d’une bonne ratatouille qui embaume la maisonnée pendant le temps des Fêtes, ou encore à Pâques, pourquoi pas! Une belle variété de légumes de conservation, fièrement cultivés en Abitibi-Témiscamingue, fait maintenant partie de notre offre alimentaire.
©Goûtez AT – Christian Leduc
Autrefois, choux, oignons, patates, carottes, navets et betteraves se conservaient dans les caveaux extérieurs. L’habitude de conservation des légumes est aujourd’hui moins répandue, mais heureusement, depuis quelques années, on peut à nouveau manger des légumes d’ici 12 mois par année. La liste s’est même bonifiée avec l’ail, les courges, le gingembre et autres légumes parfois plus inusités. Les endives et les arachides sont d’ailleurs en voie de s’ajouter à la liste… On a donc pris le temps de « cuisiner » trois maraîchères d’ici pour en savoir davantage sur les légumes de conservation.
Les saisons rallongent
On le constate, l’été se veut un peu plus long et les maraîchères ont vu leur saison de production extérieure se prolonger au cours des dernières années. Il y a 15 ans, Nancy Marcotte, des Jardins de la colonie, estimait la saison sans gelée à 75 jours, comparativement à 125 jours plus au sud du Québec.
« Aujourd’hui, la longueur de la saison est pratiquement équivalente, observe-t-elle. Par contre, il faut être aux aguets, car maintenant, il peut y avoir des gelées mortelles en août. Cet été, on a eu des nuits à 3 degrés en juillet. » Pour Nancy, la vigilance envers la température ne concerne pas uniquement les gelées. La température plus chaude en octobre peut nuire à l’ail qui aura tendance à se dessécher plus rapidement.
« La saison de production extérieure est plus longue depuis 15 ans » – Nancy Marcotte
Nancy Marcotte cultive plusieurs variétés de légumes. ©Les jardins de la colonie
Autant de facteurs contribueront à prolonger la durée de vie, la texture et la saveur de ces beaux légumes. Selon Kamylle Béchard-Plourde, co-propriétaire des Jardins Tomates & Camomille, le taux d’humidité, la température et la proximité d’autres cultures sont parmi les plus déterminants. « Le goût de la carotte sucrée récoltée en octobre peut être altéré par l’éthylène que dégagent les pommes et les poivrons », a-t-elle fait remarquer à titre d’exemple.
L’OFFRE ET LA DEMANDE
L’offre en légumes locaux suit la même tangente que l’intérêt des consommateurs. Bonne nouvelle en ce sens, Kamylle Béchard-Plourde entend développer d’autres chambres froides afin d’augmenter sa production de légumes de conservation tels ail, oignons, choux, courges, poireau, radis daïkon et radis-melon. Jusqu’à maintenant, environ 2 % de l’ensemble de sa production est destinée à la conservation.
« On entend développer d’autres chambres froides afin d’augmenter notre production de légumes de conservation. » – Kamylle Béchard-Plourde
Ferme diversifiée et fermier de famille à Rouyn-Noranda. ©Les jardins Tomates & Camomille
En Abitibi-Ouest, Christine Dakuyo, des Potagers du pouce vert, entrepose ses légumes de conservation dans une cave fraîche où la température n’excède jamais 18 degrés. Pommes de terre, ail, oignons, betteraves, carottes, navets, panais, oseille, aubergines amères, amarante, choux et choux de Bruxelles se conservent ainsi jusqu’au printemps.
Chez les Jardins de la colonie et chez les Jardins Tomates & Camomille, des pommes de terre, courges, betteraves, choux, carottes et ail de conservation se rendent jusqu’au printemps suivant et sont vendus en même temps que les tomates et concombres fraîchement mûris en serre.
Où trouver des légumes de conservation
Les marchés publics demeurent l’endroit de prédilection mais lorsque la saison se termine, les consommateurs peuvent s’en procurer dans plusieurs épiceries de la région (recherchez les produits d’ici et n’hésitez pas à les demander.) Il est aussi possible de faire des provisions dans les nombreux kiosques à la ferme, sans oublier la boutique Goûtez AT qui fermera le 12 octobre avec le dernier marché public de Val-d’Or, mais qui réouvrira du 5 au 11 décembre 2025, à temps pour les fêtes de Noël. Les marchés de Noël permettent aussi de trouver ail, carottes, choux, betteraves, ce qui était rare il y a quelques années à peine.
À St-Mathieu-d’Harricana, Nancy Marcotte a aménagé un petit local au centre du village où il sera possible de trouver ses légumes les mercredis de septembre. On peut aussi la contacter directement.
En Abitibi-Ouest, la réserve des Potagers du pouce vert se retrouve généralement vide après la période de vente en ligne de Goûtez AT de Noël. Il est cependant toujours possible de vérifier avec Christine Dakuyo qui se garde une réserve familiale. Bon à savoir pour 2026, la maraîchère produit aussi des légumes sur commande pour des particuliers qui les conservent eux-mêmes.
Les potagers du pouce vert en Abitibi-Ouest. ©Goûtez AT – Christian Leduc
Chez Tomates & Camomille à Montbeillard, la saison de livraison de paniers s’échelonne sur six mois, de mai à novembre. Les autres six mois, leurs légumes et ceux d’un producteur de pommes de terre bio sont disponibles directement à la ferme. Selon la variété, certains sont en vente chez Écolovrac à Rouyn-Noranda.
Manger des légumes frais cultivés à proximité, c’est bon. Manger des légumes vitaminés tout au long de l’année, c’est encore mieux. Comme quoi les légumes de conservation sont loin d’avoir dit leur dernier mot!
