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De la Suisse au Témiscamingue, découvrez le parcours de Christel Groux, copropriétaire de la boucherie Des Praz!

Christel Groux, copropriétaire de la ferme et de la boucherie Des Praz (qui signifie pré ou prairie en dialecte suisse) nous raconte une belle histoire de famille.

Christel, parle-nous de toi…

Je m’appelle Christel Groux et je suis maman de trois filles prénommées Maggie, Élizabeth et Béatrice. Je suis en affaires avec mon mari et meilleur ami, Sylvain Fleurant. Je suis née à Orbe, en Suisse. J’avais 9 mois quand mes parents ont émigré au Canada, à Farnham plus précisément.

C’est la passion de l’agriculture et la volonté d’établir leur famille qui ont incité mes parents à partir de la Suisse pour le Canada. Mon grand-père souhaitait établir ses 2 fils sur la ferme mais, en Suisse dans les années ’70, la terre était rare et dispendieuse. Le Québec était une terre d’accueil incroyable et pleine de potentiel.

De nombreuses familles suisses ont alors immigré et nous avons fait partie de cette vague. Installée sur le bord de la rivière Yamaska, ma famille a été productrice de lait et a aussi fait l’élevage de bovins de boucherie tout en se consacrant à la grande culture et au foin de commerce. Au milieu des années 1990, mes frères et moi devenions de jeunes adultes et mes parents ont voulu, à leur tour, nous permettre de partir en agriculture. Sauf que l’histoire se répète! Une flambée du prix des terres rend le projet risqué. Or, depuis quelques années, mes parents venaient voir comment se développaient l’Abitibi et le Témiscamingue. À la fin de 1997, notre ferme de Farnham est mise en vente! Le grand déménagement se concrétise en 1998, direction le Témiscamingue! Étant à la maitrise à l’université, je suis arrivée en 1999. J’avais alors 24 ans.

Quel est ton parcours?

Fille d’agriculteur, je ne voulais donc pas faire ça! Moi agricultrice? Jamais! J’ai donc étudié en administration au cégep et en droit à l’université. Après le Barreau, j’ai fait une maîtrise en droit du travail. J’ai eu mon premier emploi à l’étude de Me Richard Provencher à Rouyn-Noranda. J’ai obtenu mon titre d’avocate et j’ai pratiqué quelque temps… avant de me rendre compte que je n’étais pas à ma place!

J’ai renoué avec mes racines agricoles grâce à un travail à la Fédération régionale de l’UPA. J’y ai été aménagiste et responsable du Syndicat des producteurs de bovins pendant huit ans. Ce passage a pavé la voie à une autre étape de ma carrière puisque j’ai décroché le poste de directrice générale du créneau d’excellence en production bovine. Sans le savoir, ça a été toute une école pour faire l’apprentissage des rouages de la commercialisation de la viande. J’ai aussi fait un bref passage à la Station de recherche agroalimentaire de Notre-Dame-du-Nord. Sylvain et moi possédions aussi une ferme d’élevage à Rémigny depuis 2012.

Pourquoi se lancer dans la production bovine?

Nous trouvions vraiment dommage d’élever des animaux pour ensuite les vendre à l’encan où nous ne savions pas si le travail était fait correctement. Nous voulions vendre notre viande mais en région nous avons un enjeu d’abattage. Toutefois, un abattoir familial existait à Évain et passait sous le radar. Nous avons donc rencontré le propriétaire pour voir les possibilités qui s’offraient à nous, sauf que la rencontre a été de courte durée! Le propriétaire nous a annoncé qu’il voulait vendre. De retour dans la voiture, Sylvain et moi on s’est regardé… On ne connaissait rien dans l’abattage. On n’avait jamais aiguisé un couteau de notre vie mais on a eu l’impression qu’il fallait saisir l’occasion. L’année 2016 nous a servi à préparer le plan d’affaires et à faire le montage financier. Nous avons acheté l’abattoir et la boucherie en janvier 2017.

Quels sont les défis liés à ton secteur d’activité?

Le dossier de l’abattage n’est pas un dossier facile, particulièrement en région. L’enjeu financier est important et nous devons faire très attention. À un niveau plus personnel, comme nous avons une famille, la ressource temps est un grand enjeu. Notre ferme est située à Rémigny et l’abattoir est à Évain. C’est donc dire que Sylvain et moi, on doit voyager 45 minutes matin et soir.

Notre entreprise est aussi dans une drôle de situation. Elle est encore trop petite pour embaucher plusieurs personnes mais elle est aussi trop grosse pour faire tout soi-même! On doit franchir ce cap, apprendre à déléguer et à lâcher prise!

Quelle est votre ta plus grande fierté en tant que productrice?

Je suis très fière qu’il y ait du bœuf de notre ferme ainsi que de d’autres producteurs de la région dans les assiettes de nos clients. Ça fait trois ans que nous sommes en opération. Plusieurs pensaient que nous ne tiendrions pas le coup un an et pourtant… nous sommes là et plus en vie que jamais avec plein de projets!

Que représente l’Abitibi-Témiscamingue pour toi?

Une terre d’accueil, un potentiel inouï, des portes à défoncer et un terroir exceptionnel à développer! Rien de moins!

Quel est le produit chouchou de ton entreprise?

Ouf… ça c’est une dure question! Nos pièces de viande sont succulentes mais j’ai un faible pour nos saucisses. Probablement à cause de mes origines suisses! La saucisse BBQ Des Praz est un incontournable!

As-tu un produit coup de cœur d’un autre producteur?

J’en ai plusieurs! Notre boutique est remplie de produits de producteurs et transformateurs de la région. J’ai un faible pour la tarte de Boréalait, les légumes des Jardins Tomates et Camomille, l’escargot aux raisins du St-Honoré, le Guizou à la rhubarbe de Nordvie… Et encore plein d’autres!

Parlez-nous de ce qu’apporte le projet Goûtez AT pour Des Praz?

Du projet Goûtez AT, j’apprécie la visibilité que ça offre aux producteurs. J’ai aimé la journée de tournage de la capsule promotionnelle qui a permis de nouer des nouveaux liens avec des gens que je voyais parfois au marché public mais avec qui je n’avais pas pris le temps de parler! La boutique en ligne est aussi une belle vitrine, facile d’utilisation. C’est un plus pour notre mise en marché.

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