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Pour des nouvelles gourmandes

La Saisonnière, une nouvelle entreprise maraichère à Saint-Mathieu d’Harricana!

Claude Ayotte cultive une grande variété de légumes biologiques

Une nouvelle maraîchère fait apparition dans les marchés publics de la région cette année. Son visage vous est peut-être familier? Claude Ayotte a travaillé pendant trois avec la Miellerie La Grande Ourse. Maintenant, la jeune agricultrice cultive une grande variété de légumes biologiques à Saint-Mathieu-d’Harricana.

Qu’est-ce que La Saisonnière?

La Saisonnière, c’est une entreprise de maraîchage biologique qui produit des paniers de légumes pour 25 familles de la région et de la vente en marché public.

Je produis une quarantaine de légumes : des légumes racines, des légumes-feuilles et des légumes plus « tropicaux » comme des concombres, des aubergines et des poivrons. En 2021, on est en démarrage, je produis 100 % des légumes pour la première année.

Quel est votre produit chouchou?

Chaque année, j’ai de nouveaux légumes coup de cœur. Là, mon conjoint et moi, on tripe vraiment sur le fenouil. Ça pousse tellement bien! Et c’est super à faire découvrir parce que c’est versatile. On peut autant le manger croquant que grillé sur le BBQ. Le basilic sacré aussi. Je pense que ça devenir notre emblème! C’est une variété assez rustique qui est recherchée pour ses propriétés médicinales entre autres. Chez nous, on l’adore parce qu’on trouve qu’il fait le meilleur pesto au monde.

Pourquoi avez-vous choisi de devenir maraîchère?

J’ai eu la piqure de la culture biologique en voyageant. J’ai fait du Woofing dans les fermes bios en Europe. Là, j’ai capoté sur le mode de vie biologique. J’apportais mon aide à des producteurs et en retour, j’étais logée et nourrie.

De retour au Québec, j’ai découvert le programme en agriculture biologique du Cégep de Victoriaville. Je me suis inscrite en ayant comme idée de devenir inspectrice pour donner la certification biologique à travers le Québec.

En allant à Victo, j’ai VRAIMENT capoté ma vie. C’était 100 % moi. Tout correspondait à ce que je cherchais!

Quel a été votre parcours par la suite?

En 2012, alors que je commençais mon cours à Victoriaville, je venais de rencontrer mon copain, André Labbé, ici en région. Lui, il venait d’acheter un terrain à Saint-Mathieu-d’Harricana. Lors de la troisième année de mon programme en gestion et exploitation d’entreprise agricole, je devais faire un plan d’affaire sur quelque chose de concret. J’ai conçu un plan d’affaire pour le domaine ici, à Saint-Mathieu.

Toutes les étoiles se sont alignées pour que finalement, je crée une entreprise. J’avais accès à la terre et j’avais accès à un bras droit, mon chum, qui est soudeur de formation et qui touche à plusieurs autres domaines comme la plomberie et l’électricité. Et en plus, il tripait tracteur!

On a ouvert des jardins tranquillement. J’ai fini ma technique 2015 et j’ai travaillé trois ans avec la Miellerie La Grande Ourse. Ç’a été vraiment « wow »! C’est là que j’ai pris mon envol. Comme ils démarraient eux aussi une production de légumes, j’étais bien encadrée pour faire mes premiers essais.

Après trois ans, le projet ici devenait de plus en plus concret, je suis tombée enceinte, et j’ai aussi travaillé deux saisons au groupe-conseil avant de me consacrer à temps plein sur mon projet d’entreprise.

Quel défi êtes-vous fière d’avoir traversé?

Pour nous, ç’a été de morceler la terre, car les parcelles qu’on avait commencé à cultiver appartenaient à notre voisin. Il était possible de prendre une entente de location avec lui, mais nous, on rêvait vraiment d’acheter.

Ça nous a pris deux ans convaincre le voisin, après, deux ans de démarches avec la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour réussir à morceler 10 hectares de la terre du voisin. On s’est présenté au bureau à Longueuil pour faire valoir nos points et leur faire comprendre que notre projet était assez viable.

Ce quatre ans a passé, nous, on travaillait tranquillement les terres. J’ai eu aussi ma fille…

Une journée typique dans la vie de Claude Ayotte

Première chose, j’ouvre la serre pour l’aération. Je dois m’assurer que « tout le monde » a de l’eau, donc arrosage. Ensuite, on y va selon la réalité de la journée, soit s’il y a un marché, s’il y a des récoltes à faire, ou selon la météo.

C’est sûr que si on a des récoltes, c’est le matin que ça se passe. Il y a des récoltes que j’essaie de faire le plus tôt possible, surtout les feuillages, les laitues, comme les mescluns… Aussitôt que c’est récolté, ça doit être mis au frais. Après, une fois que c’est au frais, j’ai tout l’après-midi pour conditionner tranquillement, c’est-à-dire nettoyer et préparer les légumes pour la vente.

Lors des journées de pluie, ou lorsqu’il a plu la veille, c’est l’idéal pour transplanter.

Le bureau aussi, je fais ça quand on annonce de la pluie. Il faut que je consacre au moins un avant-midi, environ quatre heures pour ça dans ma semaine.

Que représente l’Abitibi-Témiscamingue pour vous?

C’est tellement fort! Ma boussole interne me ramène toujours ici. Je ne suis pas bien ailleurs dans le monde parce que ma boussole interne pointe toujours vers l’Abitibi. C’est à ce point. C’est profondément ancré. J’en suis très fière.

Avez-vous un produit coup de cœur d’un ou d’autres producteurs de la région?

Je lève vraiment mon chapeau à Boréalait pour avoir mis en marché le lait frais en région. Ça manquait et ça complète bien l’offre de fromage qui était déjà bien présente. Ça emmène une bouffée d’air frais. Je trouve que c’est une grande victoire en agriculture.

Peut-on trouver vos produits sur Goûtez AT?

Mes produits ne sont pas encore disponibles sur Goûtez AT. C’est ma première année dans les marchés, en plus je suis enceinte de mon deuxième enfant, donc j’ai décidé d’attendre en 2022. L’an prochain, c’est sûr que j’embarque. Je vais entrer tous mes produits cet hiver!

Photo: Christian Leduc

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